jeudi 26 octobre 2017

Le retour

 
Nous avons définitivement quitté Pointe Suzanne pour rentrer à la base de Port-aux-français le 29 février 2016, pour un total d’environ 6 semaines de terrain. Tous nos objectifs ont été atteints, malgré une arrivée sur le terrain plus tardive que les années précédentes (après le commencement du pic de mue des femelles mi-janvier). Nous avons pu observer le comportement d'agrégation des éléphants de mer et leur utilisation de l'habitat au cours de la mue, au niveau de la population (sur la colonie), en fonction des variations météorologiques, quotidiennement pendant une vingtaine de jours au cours du mois du pic de la mue pour les femelles adultes. Nous avons pu suivre et observer individuellement plus d’une douzaine d’éléphants de mer femelles au cours de leur mue, pour étudier leur comportement, leur physiologie et l’énergétique de la mue chez cette espèce, malgré la diminution rapide du nombre d’individus femelles adultes en mue à partir de mi-février.

Comme la prochaine rotation du Marion Dufresne II (OP1) ne passe pas à Kerguelen avant mi-avril cette année, les membres de l’équipe ont plus d’un mois d’attente sur base au cours duquel ils peuvent commencer à traiter et analyser les données récoltées, faire l’inventaire du matériel qui restera sur base ou repartira pour Paris, prêter main forte aux autres programmes scientifiques et rédiger le bilan de campagne à envoyer à l’IPEV ou encore les premiers billets d’un blog…

A partir du mois de mars, la baisse des températures se fait ressentir, annonçant l’arrivée du long hiver austral qui attend les hivernants. En effet, plusieurs mois d’hiver séparent les rotations OP1 et OP2 du navire de ravitaillement. Les derniers « campagnards d’été » (scientifiques se rendant dans les TAAF pour une campagne de terrain de courte durée, environ 2 à 6 mois, sur la période de l’été austral) quittent tous l’archipel à OP1. Seuls les « hivernants » qui ont un contrat d’un an (militaires, contractuels et volontaires du service civique) vont rester, alors moins nombreux, et occuper l’île pendant l’hiver austral, jusqu’à ce qu’ils soient relayés par leurs successeurs aux rotations d’automne OP2 à OP4. Vous pouvez les suivre sur le blog officiel du district : http://ileskerguelen.blogspot.fr/ (http://www.taaf.fr/O-Les-blogs-officiels-des-districts)

La veille de notre départ des Kerguelen, nous assistons aux premières neiges. Puis après des au revoir chaleureux (certains hivernants et campagnards ont travaillé ensemble et se sont côtoyés pendant plusieurs mois, apprenant à se connaître), annonçant le début d’un isolement plus prononcé et parfois difficile pour les hivernants, nous embarquons de nouveau sur le Marion Dufresne pour une traversée d’une quinzaine de jours. Direction : La Réunion ; escale : Amsterdam.
 


C’est en hélicoptère que le personnel est déposé sur l’île (à gauche), tandis que le matériel est acheminé par barge (à droite) (île d’Amsterdam, avril 2016 ; ©Laureline Chaise, MNHN, Henerges).

 
L’île d’Amsterdam, ou de la Nouvelle-Amsterdam, (37° 50’ S ; 77° 31 E), avec l’île de St Paul (38° 43’ S ; 77° 31’ E), représente le district le plus récent des TAAF et bénéficie d’un climat plus clément, de type océanique, avec une absence de neige toute l’année. Les falaises de l’île hébergent de nombreux oiseaux marins tels l’albatros à bec jaune (Thalassarche chlororhynchos) ou l’albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis), et ses eaux ou ses côtes de nombreux mammifères marins, tels l’otarie d’Amsterdam (Arctocephalus tropicalis) et des orques (Orcinus orca).

 
Base permanente Martin de Viviès (île d’Amsterdam, avril 2016 ; ©Laureline Chaise, MNHN, Henerges)

 
Une escale à la journée à la base Martin de Viviès (plus petite, occupée par une vingtaine d’hivernants) est pour nous l’occasion de s’acclimater au réchauffement accompagnant notre remontée de l’océan austral puis indien jusqu’à la Réunion, de revoir des arbres et de goûter à la fameuse langouste locale.


Les otaries à fourrure subantarctiques, ou otaries d’Amsterdam (Arctocephalus tropicalis) adultes mâles sont reconnaissables, en plus de la couleur de leur pelage brun foncé sur le dos et brun clair sur le ventre, notamment par la crête de poils qu’ils portent sur la tête (île d’Amsterdam, avril 2016 ; ©Laureline Chaise, MNHN, Henerges)

 
L’aventure se termine à notre arrivée à la Réunion début mai, puis à notre retour en avion jusqu’en France métropolitaine.

Une réunion d’équipe fin juin réunit tous les membres de l’équipe, ainsi que tous les collaborateurs du programme HEnergES pour faire le bilan du terrain passé et préparer en conséquence celui à venir (objectifs, protocole, personnel de terrain, budget, commande de matériel etc.).

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